Les femmes qui pratiquent l'Ice Cross Downhill méritaient depuis longtemps leur propre championnat mondial et en 2015/16, elles montrent qu'elles ont la force, la vitesse et les habiletés requises pour donner des émotions fortes aux fans de ce sport d'action.
La Canadienne Jacqueline Legere est une femme en mission et, avec deux victoires dans les trois dernières courses, elle augmente son avance dans la course au titre de première femme championne du monde d'Ice Cross Downhill.
Dès le début de la saison, Jacqueline affirmait sans ambages que son objectif était la première place et avec la forme qu'elle tient, ses adversaires ont peu de chances de la battre. Après avoir passé très près à Québec, elle a vaincu à Munich sa compatriote Myriam Trépanier dans une finale très serrée et a récolté une autre victoire la semaine suivante dans la neige à la Riders Cup d'Avoriaz. Deux victoires d'affilée dans ce sport où la compétition s'améliore constamment est un exploit en soi. C'est le résultat d'un plan d'entraînement pré-saison très intense et Jacqueline est reconnue pour travailler avec sérieux et repousser ses limites.
"Je participe à plusieurs sports l'été, qui améliorent ma forme et mon agileté, " dit-elle. "Vers la fin de l'été, je débute mon entraînement spécifique pour l'Ice Cross. Je fait des entraînements de type CrossFit quelques fois par semaine et j'ajoute une session en patins à roues alignées chez Joyride 150 et au Skating Lab (simulateur de glace) à Burlington. Vu qu'il n'existe aucun parcours où s'entraîner à part des courses, il faut faire preuve d'imagination pour varier l'entraînement."
Un entraînement diversifié est en effet la clef pour pouvoir distancer ses adversaires, mais dans un sport où le danger vous attend à chaque virage de la piste, il faut aussi une bonne dose d'audace et de bravoure. Ayant travaillé comme cascadeuse pour la TV et le cinéma, Jacqueline n'a aucune crainte au moment de s'élancer dans le vide à des vitesses insensées. La descente à Munich illustre bien ce qu'il faut pour gagner une course: de la puissance au portillon de départ, un rythme soutenu dans la section médiane, puis, pour le saut final, du courage et surtout une grande détermination:
"Ce fut fantastique de gagner à Munich. J'étais un peu intimidée par ce dernier saut mais je suis contente d'avoir pu retomber sur mes pieds aussi vite. Au moment où je me suis relevée, j'ai su que la course était gagnée."
Jacqueline célèbre sa victoire durement acquise à Munich. Photo: Joerg Mitter/Red Bull Content pool.
En consultant le classement actuel, on constate que Jacqueline n'est pas la seule Canadienne à avoir du succès en cette première saison. Après elle, le Top 4 du classement est complété par Myriam Trépanier, Maxie Plante et Elaine Topolniski.
"C'est vraiment fantastique de se mesurer à d'autres Canadiennes", dit Jacqueline, "nous sommes amies et sur la route nous restons ensemble. Nous formons un groupe tricoté serré, mais quand vient l'heure de la course, c'est la soif de la victoire qui prime."
Après sa victoire à la Riders Cup à Avoriaz, en France, ses camarades Canadiennes Tamara Kajah et Elaine Topolnisky ont rejoint Jacqueline sur le podium. Photo: Keno Derleyn/Red Bull Content Pool.
La prochaine épreuve au calendrier est le Red Bull Crashed Ice de Jyväskylä-Laajis, Finlande, où une piste monstrueuse de 630m poussera les athlètes à leur extrême limite. Une bête que Jacqueline a hâte d'affronter:
"J'ai d'habitude une bonne endurance mais je n'ai jamais affronté une piste du genre, alors j'ai bien hâte de voir comment ça va se passer. Dépendant de la quantité d'obstacles placés sur le parcours, j'aurai des jambes jusqu'à la fin ou pas. Ce sera tout un challenge de sprinter sur aussi long que 630 mètres. Je suis excitée à l'idée de sauter sur la piste et voir ce qu'il faudra faire pour obtenir un bon résultat."
Tout comme cette piste marathon en Finlande, la saison est longue et difficile pour ces femmes en quête du premier titre de championnat féminin. Maintenant qu'elles réalisent leur rêve, elles oublient les petit bobos et la fatigue accumulée. L'heure est à l'énergie et l'excitation de chaque nouvelle course.
Les femmes sont là pour rester et Jacqueline Legere est on ne peut mieux placée pour réaliser son objectif no 1.